Les humanités numériques nous invitent à repenser l’intertextualité car elles changent notre rapport au texte antique. À présent qu’il est possible de déceler une masse de points de contact individuels entre deux textes en un clic de souris, le collapse interprétatif guette le philologue qui ne tiendrait pas aussi compte des relations extensives entre les deux textes en question. Mais le risque est moindre par rapport aux nombreux avantages que ces nouveaux outils offrent aux chercheurs, les rapprochant du lecteur ‘idéal’.
Sans avoir la prétention de dire le dernier mot sur le sujet, les participants à ces deux journées ont échangé leur point de vue sur la question. J’ai particulièrement apprécié les présentations de divers instruments numériques (eTRACES, Tesserae, LOFTS, Musisque deoque) ainsi que les applications pratiques proposées, parmi lesquelles la possibilité de dresser des statistiques, démarche rarement employée dans nos disciplines mais bienvenue comme complément à l’analyse individuelle.
En petits groupes ou en séance plénière, les discussions sont allées bon train avec un effort de part et d’autre de se comprendre, malgré le domaine spécifique de chacun des chercheurs. Entre la nécessité des informaticiens de sélectionner pour garantir aux recherches vitesse et qualité et le désir des philologues d’obtenir des données le plus complètes possible, il y a une grande marge de manœuvre: seule la collaboration entre nous permettra aux humanités numériques de développer leur potentiel à l’avenir.